Le lendemain, presque pour « expier » d’avoir partagé le cadre de vie d’une très riche famille esclavagiste, nous avons visité deux plantations et le musée de l’esclavage.
En premier, ce fut Whitney et son célèbre musée. Vu le grand nombre de touristes francophones qui se rendent en Louisiane, il y a des visites dans notre langue.

A l’heure où nous y arrivâmes, c’était une visite en anglais, heureusement qu’un topoguide en français permettait de suivre quand le débit de notre animatrice s’enflammait un peu trop…

Dès le début de son intervention, elle nous déclara que la découverte de Whitney avait changé sa vie en lui montrant de la vraie nature et la cruauté de l’esclavage. Et que peut-être notre vision changerait aussi, au delà de beaucoup de présentations plutôt bienveillantes.

Pour situer, on était beaucoup plus dans Twelve Years a Slave que dans Autant en emporte le vent pour la question des relations entre les Blancs et les Noirs.

Dès le début de la visite, le musée offre une petite photo que nous sommes invités à nous mettre autour du cou afin de « parrainer » post mortem un des enfants de la plantation. Les enfants sont d’ailleurs le fil conducteur de la visite avec des statues qui sont disposés aux point les plus stratégiques de la plantation .

La visite de la maison de maître permit de mieux comprendre la hiérarchie des Planteurs. Madewood appartenait à ce qu’en France on aurait appelé la Haute Noblesse, tandis que Whitney était beaucoup plus modeste. Sans connaître son histoire, on aurait pu croire être dans un joli manoir européen, mais pas dans le château d’une très grande famille.
La salle à manger; comme les salons ou les chambres, demeurent modestes face à leurs homologues européens. Madewood est une des plus riches plantations de toute la Louisiane, Whitney se situe très en dessous. Très peu de tableaux, sauf de famille. Peu ou pas de statues, etc. Certes, il faut tenir compte des ventes successives pour affiner, mais la différence hiérachique est énorme et on comprend le désir d’alliance des petites fammilles vers les grandes comme le montrent quelques films.

Ce n’est pas parce que Whitney, d’origine allemande sous le nom de Haydel, était assez modeste que ses maîtres  étaient plus proches des Noirs. On y pratiquait un régime dur et même terriblement cruel à certains moments de son histoire, au bon vouloir des maîtres et des régisseurs. Notre guide nous fournit d’amples explications et de nombreuses anecdotes terribles sur la vie quotidienne des hommes, des femmes et des enfants. Des historiens ont montré qu’au début de l’esclavage au moins (cf. l’historique), au XVIII ème siècle, l’espérance de vie des Noirs étaient de seulement dix ans, ce qui illustre la réalité de la crauté du régime qui leur était imposée.

On peut dire aussi que les esclavagistes considéraient les Noirs comme du bétail, l’achetait, le vendait, séparait les mères de leurs enfants sans aucun problème de conscience. Comme les éleveurs, ils «prenaient soin» de leur cheptel, en veillant à sa bonne santé, pour travailler, à sa reproduction, et pour ne pas manquer de main d’oeuvre car un esclave coûtait fort cher.

Certes, certains maîtres étaient plus humains que d’autres, mais, selon notre guide, ceci ne changeait rien au mouvement d’ensemble.






Seconde partie du chapitre sur Whitney




Matériel : Nikon D4, objectifs Nikkor : 1,4/105 mm, 2,8/14-24 mm et Sigma Art, 1,4/35 mm.

Développement des RAW sur Capture One 11




 
La plantation Whitney et 
le Musée de l’Esclavage
La Maison des Maîtres