APPLE   PASSION
 
 


Dans les années 1990, des innovations furent avancées, sans peut-être retrouver le souffle de 1984.

En fait, Apple était trop en avance sur les besoins, les attentes, les usages ou la culture.

Les premiers systèmes de montage vidéo, qui allaient conduire au tout numérique s’imposèrent assez bien dans un monde habitué aux grosses dépenses de matériels. De même, pour la musique où la créativité exigeait la convivialité. Dès la fin des années 1980, les macs de l’IRCAM pilotait les “mini-ordinateurs”, donnant raison à Jean-Louis Gassée (directeur d’Apple France de l’époque), qui, lors d’une conférence informatique du Sicob (en 85 ou 86 ?) se permit d’avancer devant le gratin des plus grandes directions informatiques françaises qu’avec un mac, les mini ou les gros ordinateurs devenaient des “périphériques” !

Apple inventa le PDA avec l'extraordinaire Newton en 1991, trop en avance sur son temps et encore inégalé aujourd'hui, notamment dans sa reconnaissance de l’écriture manuscrite cursive.

Aujourd’hui encore mon Newton et mon Powerbook communiquent (il faut que j'essaie avec le nouveau Macbook Pro)… Et la reconnaissance de l’écriture fonctionne toujours parfaitement. La communauté Newton reste très active.

Une démonstration (en anglais) illustre très bien les nombreuses richesses du Newton.

Puis ce furent les premiers vrais portables, dès 1991, le multitâche avec le système 9, et les développements autour de Hypercard et la géniale idée des boutons (liens hypermédias) qui allaient ouvrir le terrain au Web en 1994/1995.

Ensuite les innovations majeures sont mieux connues, avec le système X, toujours largement en avance sur le monde Microsoft, et naturellement la trilogie , Ipod, ITunes Music Store et les logiciels de ILIfe.

Basé sur un cœur UNIX, le système X, surtout avec Jaguar, Panther et Tiger offrent de vraies révolutions prenant en compte les besoins d’utilisateurs toujours plus désireux de puissance et de tâches simultanées. La fonction Exposé est littéralement magique, une pression sur une touche (ou la souris dans un coin de l’écran), et toutes les fenêtres de toutes les applications ouvertes apparaissent simultanément. Un clic sur celle que l’on choisit l’active instantanément. C’est fabuleux  - et utile !

De même le projecteur “Spotlight” qui retrouve n’importe quel document en quelques secondes. Même quand on classe bien ses données, on ne peut plus s’en passer !



















Mais, pour les fidèles, Apple a toujours été “correct” (certains disent que la compagnie aurait pu l’être davantage encore !). Je ne peux oublier “Classic”, l’environnement qui fait tourner sous OSX les vieilles applications et les vieux fichiers non convertis. Quel plaisir de passer - avec Exposé - à un bon vieux schéma fait avec Mac Draw, de l’ouvrir et de le travailler. Et quand dans le menu Pomme, j’affiche le copyright, il y a toujours des bruits divers dans l’assistance : 1987 !! Et ça marche !!! On peut même comparer avec un logiciel dernier cri. Non seulement Apple innove infiniment plus que les autres, mais assure la continuité des applications et surtout l’intégrité des données.







































Un reproche… (quand même !)

Lorsque je réalise des panoramas virtuels avec QuickTime VR (Virtual Reality), ce vieux soft génial oblige à tourner sous Classic. Apple ne l’a jamais mis à jour !! Un effort SVP (et  à un tarif acceptable).

Un exemple de réalité virtuelle : la cuisine du restaurant de la Besse en Ardèche (je l’indique parce que c’est le dernier panorama que j’ai fait en 2005 !).









La qualité sonore

Un autre détail, peu connu, tient à la qualité sonore assez extraordinaire des iPods. Même le petit Schuffle (ci contre) possède une qualité de restitution extraordinaire. Je l’ai testé sur un gros système haute fidélité : bluffant !  Ce qui est incroyable, c’est la qualité du convertisseur numérique/analogique et du petit ampli/préampli qui “assure”  un très bon niveau de restitution. Le signal est impeccable et capable d’attaquer une ligne préampli:ampli et enceintes sans être ridicule (en particulier en matière de localisation spatiale des sons ou de finesse des attaques). On retrouve là aussi l’obsession du détail et de la qualité. Qui s’amuse à mettre un Schuffle ou un Nano comme source d’un système de très haut niveau ? Et pourtant, c’est excellent.

C’est l’équivalent du débat - toujours faussé - sur le prix des configurations Mac et PC (expliqué ailleurs) : les macs étaient au départ équipés d’excellents écrans tandis que les PC mettaient du bas de gamme.

Un autre point, totalement oublié dans le débat sur les droits d’auteur tient à la qualité technique de ce que l’on achète.

Le MP3 est un format dépassé, de piètre qualité (il suffit de l’écouter attentivement sur certaines musiques pour le vérifier).

Le format propriétaire d’Apple (ACC, ou MP4) est bien meilleur à l’écoute. La preuve est facile à faire : recopiez un CD-audio original en format MP4 et en format MP3, réglez bien votre système hifi. la différence devrait être sensible  ! Avec des instruments acoustiques (guitare, piano, violon, etc., c’est frappant.

Et si l’on veut encore meilleur, Itunes offre le Lossless qui est un compactage sans perte de données. A l’audition, c’est quasiment  indiscernable du CD audio et de son format AIFF. Naturellement, contrairement à ce qu’on entend trop souvent, on peut faire tous les échanges qu’on veut entre ces formats.

Si j’indique ceci, c’est juste pour montrer que l’information sur un sujet pourtant archi-traité reste très limitée, car chacun des chroniqueurs recopie les autres sans aller chercher des caractéristiques techniques fondamentales.

On peut faire la comparaison avec le livre : Victor Hugo en livre de poche, c’est très bien parce qu’accessible à tous (MP3). En édition “soignée”, c’est plus agréable (MP4). En édition “bibliophile”, c’est encore mieux, notamment pour les poèmes, mais c’est plus cher. La différence - si on aime les poèmes - c’est qu’on peut les apprendre par cœur et se les réciter, c’est plus vivant et plus près du souffle de la poésie !!

Ce qui compte, c’est de comprendre la diversification. Acheter de la musique en MP3, c’est avoir de la basse qualité (technique of course). Acheter en MP4 (ou AAC), c’est bien meilleur, mais ce n’est pas tout à fait au niveau du CD-audio. Ceci explique aussi la différence entre le prix d’un CD et son équivalent sur iTunes Music Store.

Remarque du 12 juin 2007 : iTunes Store “confirme” ce propos en parlant de l’amélioration de qualité offerte par l’ACC.











Ce sourire de Steve Jobs lors d’une keynote illustre son rayonnement son ouverture et sa joie de communiquer
















Les Keynotes de Jobs sont toujours passionnantes. Ce sont des leçons de communication. La maîtrise de la conférence est totale, les diapos tombent exactement quand il le faut (on imagine les répétitions, comme pour un show de grand professionnel). Il y a aussi beaucoup de démonstrations des produits en direct, au risque d’un plantage ou d’une erreur de manipulation (surtout avec des logiciels délicats comme Garage Band et un musicien en  direct sur scène). La scénographie est parfaite, le planning tellement au point qu’il génère des rites comme les grandes annonces de produits nouveaux tout à la fin, “One more thing…”). Et aussi les remerciements du patron à tous les employés de la compagnie “qui ont travaillé dur pour  sortir les nouveaux produits”. Ajoutons que les Apple Store mettent en vente en temps réel les annonces officielles. Pour avoir bien connu des collaborateurs Apple, je peux dire que le charisme fonctionne de manière étonnante, y compris les nuits de travail pour finir un produit à temps.

Je vous conseille de lire son extraordinaire intervention en juillet 2005 aux étudiants de Stanford, lui qui a abandonné l’université assez tôt : “Soyez insatiables. Soyez fous… “. C’est la seule fois à ma connaissance où Steve Jobs parle de lui même et de sa philosophie de la vie. Merci à Challenges qui l’a traduite en français et publiée. Le discours est accessible sur Youtube (en anglais).



des leçons de stratégie d’innovation

















Dans la keynote de janvier 2007, Steve Jobs a rappelé ce qu’il avait annoncé dans la précédente : On a d'un côté les ordinateurs et leurs flots audiovisuels de plus en plus présents, de l'autre les ipods et leur convivialité et leur puissance : la communication entre eux est facile (c’est même une des raisons du succès de l’ipod). Mais en face, on a les grands écrans dont la qualité s'améliore (HD) et peut on se contenter de regarder toujours des films sur les petits écrans des lecteurs ipod ou assimilés ? La réponse est évidement NON. Alors, que peut on faire ?

La solution est simple et lumineuse : un boîtier intermédiaire à glisser sous la TV va permettre de relier l'informatique et la télévision. C’est l’AppleTV !

Pour pratiquer depuis longtemps en famille le partage des musiques (via iTunes) et des photos entre plusieurs macs de générations différentes via iPhoto (G3, G4 et macintel), je peux assurer que la transparence est totale et rapide. Toute machine peut lire les fichiers d’une autre en réseau wifi. On peut ainsi écouter des musiques de la sonothèque principale en complément de la sienne tout en regardant des photos issues d’un fichier présent sur un autre ordinateur (je ne parle pas ici des questions de droit d’auteur… d’autant qu’il s’agit de mes disques et de mes photos).



L’iPhone

(Les photos ci contre illustrent quelques temps forts de la keynote (téléchargeable en podcast).


En moins d’une minute, le produit phare, attendu depuis des années (deux ans et demi de travaux annonce Jobs, plus de 200 brevets) est présenté ainsi que toute la stratégie qui l’a porté : un nouvel ipod, un téléphone et un navigateur internet.

Le tout en un seul l’appareil : l’iPhone.

Les keynotes sont aussi humoristiques. Ici, Jobs montre ce qu’Apple aurait pu faire (s’ils avaient fonctionné comme d’autres entreprises…) : un produit d’intégration sans originalité : un ipod-téléphone ne pratiquant que la réunion ou la convergence des technologies. Une absence de vision et de créativité (celles ou ceux que que ces questions intéressent peuvent voir un autre de mes sites consacré à la stratégie).


Un mapping de positionnement de la concurrence (“comme le font les étudiants des écoles de commerce”) illustre le propos : l’iPhone est résolument ailleurs, en avance sur la convivialité et l’ordinateur de poche.

Message transmis : nous innovons VRAIMENT.



Avec une ponctuation parfaite et après avoir montré les défauts des autres PDA et smartphones, l’iPhone est dévoilé au public. Pureté des lignes (comme d’habitude) annonçant des fonctionnalités de haut niveau. La beauté de la forme porte la richesse des fonctions.




Ensuite : critique du stylet. La meilleure - et la seule interface qu’on a toujours avec soi : ses doigts !






Toujours le rappel à la stratégie d’Apple. L’innovation est passée par la souris en 1984, la molette en 2001 et avec l’iPhone, le doigt via l’interface tactile développée depuis des années.



Comme dans chaque keynote, Jobs passe à la partie “Demo” (qu’il adore). Le nombre de fois où il emploie les mots “incroyable, fantastique, magnifique”, etc., illustre son enthousiasme pour les produits qu’il présente (quelques témoignages expliquent les méthodes d’innovation au sein d’Apple). Dans la démo, on voit que l’interface interprète la vitesse de déplacement du doigt pour faire défiler plus ou moins vite les noms du répertoire…


Le grand moment de la keynote, le frisson collectif arrive.

Le “multi-touch” sait reconnaître s’il y a un ou plusieurs doigts sur l’écran (on en a eu une première idée avec le trackpad des portables qui est sensible à deux doigts depuis 2005).


Avec une photo, l'effet est saisissant.

La taille du portrait obéit aux doigts.

Quand on les écarte, l’image s'agrandit.


Quand on les rapproche, elle diminue.


Dans la salle, c’est le délire.

Le choc.

C’est ça la révolution technologique.

Nous avons la chance d’y participer.

A l’issue des 5 secondes de la démonstration, toutes les autres interfaces sont périmées…

En plus, les innovations futures sont présentes : ce sera du tactile partout, à défaut de la vraie reconnaissance vocale. Il faudra encore attendre longtemps avant que le Knowledge navigator, annoncé en 1987 du temps de John Sculley, voit enfin le jour.


L’iPad


Avec l’annonce de l’iPad le 27 janvier 2010, Apple amorce une autre révolution : un autre rapport à l’informatique, la dilution de “l’ordinateur” en tant que tel dans un faisceau d’usages diversifiés (et une belle relance de l’innovation technologique).

Notre page spéciale iPad


Vous pouvez réagir sur un blog associé à ce site.





 
L’innovation

Les premiers Macs portables (à l’expo des 20 ans du Mac). Excitants à l’époque, mais trop chers ! Et en plus, c’étaient plutôt des compléments du mac de bureau. On peut citer l’extraordinaire Duo-Dock (?), un ordi de bureau dans lequel on rangeait et clipsait son portable. Le concept n’a jamais été repris, dommage…


Ci dessus, une copie d’écran réalisée pour ce site : En haut à gauche, un fichier MacDraw en plein fonctionnement sous Classic : j’ai dessiné un rectangle grisé qui se trouve au dessus du pointeur (la pomme est bleue parce que le logiciel de capture d’écran fonctionne sous OS X). A droite, le même fichier ouvert avec Grafic ConverterX. En bas à gauche, des fichiers Vintage de 1988 (!) et en bas à droite, une page du présent site sous iWeb. Les connaisseurs repéreront même iChat en haut à droite…

Les copyrights vont de 1985/87 (cf. ci contre) pour MacDraw, 2002 pour GC et 2006 pour iWeb. Et tout ce petit monde cohabite ! Quel constructeur ou éditeur de logiciels peut offrir ceci à ses clients ?? En plus, il m’arrive d’avoir vraiment à ouvrir de vieux fichiers, quand, dans une formation, une question difficile surgit et que je n’ai pas un fichier Powerpoint ou Keynote récent pour y répondre. Il me faut aller chercher dans des vieux documents. Et le miracle se produit : ça s’ouvre (au moins pour les applications “clean” programmées dans les règles.

En 2007, avec mon Macbook Pro, le miracle ne se reproduit plus. Il est vrai qu’il a fidèlement fonctionné sur TOUTES mes machines depuis 1985 !!

Ceci dit, au prix de quelques transferts, je relis sans difficulté des textes de 1985 sur on Macbook Air de 2011 !

Notre ami Jean-Louis Duchênes au violon lors d’une soirée musicale amicale. A la basse, Bernardino du groupe angevin Charco (direction Fred Chrétien, guitare).

Le 14 juillet 2002. L’année du Bicentenaire. L’hommage de Guernesey au Géant :  son visage projeté sur les maisons de St-Pierre.