APPLE   PASSION
 
 

« La   seule façon de prédire le futur est de le créer »  

Alan Kay, Apple Fellow




EN 1987, dans un document interne, Apple recourait au concept de Vision pour décrire les 10 premières années d’une vision et présenter les 10 suivantes.

En dépit des aléas de la conjoncture, de la concurrence et des erreurs stratégiques, cette vision est restée la même. C’est le propre des très grandes compagnies, celles qui sont “Bâties pour durer” comme les ont décrites James Collins et Jerry Porras dans leur magnifique ouvrage (Bâties pour durer, les secrets des entreprises visionnaires, Éditions générales First, Paris, 1996).

Dans cet ouvrage, ils avancent que « Les entreprises qui connaissent un succès durable ont des valeurs fondamentales et des objectifs de base qui demeurent inchangés, même si leurs stratégies et leurs pratiques sont constamment adaptées à un monde en perpétuel changement ».

Comme l’étude de Collins et Porras concerne plutôt des entreprises quasi centenaires, Apple, avec ses 30 ans est un peu jeune pour entrer dans leur modèle théorique. On peut y retrouver cependant quelques une des caractéristiques essentielles, à savoir :

- Une identité forte.

- Des valeurs tout aussi fortes.

- La capacité de résister à des environnements difficiles sans jamais se renier.

- Un partage de la vision (par un management adapté ou un chef charismatique !). Chacun doit se sentir détenteur et porteur de cette vision.

- La recherche d’expériences ailleurs que chez soi. Que l’on pense à l’anecdote selon laquelle Jobs fit installer dans le hall du bâtiment du design… un piano Bösendorfer et une moto BMW, pour inspirer ses collaborateurs à aller à l’essentiel de la forme et de la fonction.

- La fixation de Grands objectifs ambitieux qui mobilisent tout le personnel en le conduisant à se surpasser, voire à craindre de ne pas y arriver. De ce point de vue, Apple ne cesse de fixer des GOA à ses équipes. Passer de la programmation d’un processeur à un autre (Motorola, IBM puis Intel) a été une révolution interne. De même, le passage à Unix et au système X ou bien d’autres révolutions silencieuses qui fixent sans arrêt de nouveaux objectifs. Et quand tout va bien, on avance les dates de sortie, ou on fait en sorte que tous les Apple Store du monde entier affichent les nouveaux produits au même moment.

Chez Apple, il se passe toujours quelque chose, c’est un des secrets de son dynamisme à tous les niveaux, y compris logistique. Que l’on songe à l’iPod et aux changements énormes dans l'organisation du SAV.



Outre la vision sur laquelle je travaille, Apple me passionne aussi parce qu’elle valide chaque jour ma thèse des fonctions des médias.

Si l’on veut bien considérer l’informatique - et l’ordinateur en tant que tel - comme des médias, le Macintosh excite avant tout la fonction de création. Grosso modo, un PC active en premier lieu la fonction de communication : on s’en sert machinalement, sans prendre clairement conscience de ses actes ni de la distance avec son environnement. C’est pourquoi il va si bien au structures hiérarchisées où les individus sont plutôt des  exécutants. C’est aussi le point de vue selon lequel “tous les ordinateurs se valent”, ce qui s’explique quand on ne prend aucune distance avec eux (comme avec d’autres objets considérés comme banals…).

A l’inverse, l’utilisateur/possesseur de mac est davantage dans la création : comme il n’a pas de barrière technologique à franchir (tout est plus facile), sa créativité n’est pas émoussée, elle est même encouragée. De même, le mac fait prendre une distance avec l’environnement (on n’est pas comme les autres…), on pense différemment (c’est tout le sens des célèbres campagnes “Think different”.

Au terme de cette courte analyse (voir le site sur la distanciation pour en savoir plus et affiner ces propos), il apparaît clair que le mac est un outil créateur et distanciateur : il développe l’esprit critique et la liberté.

On retrouve - en les affinant un peu - les valeurs libératrices de la côte Ouest !

Outre la puissance, la convivialité, le design ou la qualité, c’est ce qui explique la raison essentielle et profonde de mon attachement à cette compagnie.

Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur la vision et le visioning, vous pouvez voir un de mes cours là dessus.


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