La Vision toujours…
Pour quelqu’un qui a connu le plaisir de ramener chez lui un Mac 128 en septembre 1984 avec un écran N&B de 9 pouces, cet iPad présente, 26 ans plus tard, un écran presque identique, mais en couleur, en haute résolution et en ultra mobile, Il aura fallu une génération à l’entreprise la plus visionnaire de toute l’histoire de l’informatique pour passer de cet objet fantastique que fut le mac à cet autre objet de rêve, l’iPad.
Réfléchissons y un instant : sans Apple, combien de temps aurait-il fallu pour que nous bénéficiions de ce produit ? A regarder les concurrents, qui ne progressent que sous l’aiguillon d’Apple, peut-être bien le double : Merci Steve et la fantastique Team Apple de nous avoir fait gagner du temps, d’avoir rendu nos vies plus excitantes, au moins sous cet angle bien entendu.
Avec l’iPad, Apple poursuit sa mission au cœur de son identité : apporter les meilleurs produits de communication à la population la plus large. Ménageant son effet Steve Jobs a attendu la fin de sa keynote pour révéler un prix incroyable : 499 $ pour la version de base surement 450 € en France…). Dire qu’Apple est plus cher que la concurrence, et même si c’était faux à qualité égale, est aujourd’hui devenu impossible à défendre.
La plus belle technologie du monde au produit des produits de grande surface…
Regardez l'enquête et les tests sur la qualité de l’écran de l’iPod qui enterre tous ses concurrents.
Une nouvelle leçon de stratégie…
L’enjeu était difficile : comment reprendre le leadership de l’innovation, s’assurer de belles marges de progression sans cannibaliser les autres produits ? Comment insérer un produit entre la ligne iPod/iPhone et les macs ? Réponse, magistrale une fois de plus : l’iPad. Entre un téléphone magique, l’iPhone ou un lecteur de musique très petit ou très puissant, l’iPod, et un ordi (macbook) pour travailler, l’iPad se glisse pour le plaisir, les loisirs et une frange d’usages professionnels.
Dans sa démonstration, Jobs, comme il l'avait fait pour condamner le stylet en annonçant l’iPhone en 2007, affirme que les netbooks font tout moins bien que les ordis ou les smartphones, et qu’il s’agit de trouver un appareil qui remplisse l’essentiel des usages, mais en mieux que tout ce qui existe. Le “Think different” (non exprimé) fonctionne toujours. Ne jamais faire comme les autres, ne pas se limiter à un marketing de la demande, celui qui avait fait dire à Henri Ford que s’il avait “écouté ses clients”, il aurait fabriqué des voitures tirées par des chevaux…
Voici la liste - non exhaustive - des usages (sinon, que viendra y faire iWork ?). Celle à partir de laquelle les études du futur iPad ont été lancées.
Un nouveau rapport à l’informatique
L’interprétation est simple : il existe des usages nouveaux de l’informatique où l’on n’est plus à son bureau. Ceux pour lesquels une tablette va se révéler indispensable : dans son canapé, dans sa cuisine, au lit… Mais aussi, par exemple pour moi, pour un cours, une conférence ou la lecture rapide et confortable d’un article : on quitte son ordi sur lequel on travaille et on prend son iPad connecté sur un disque virtuel (type iDisk) pour projeter des documents Keynote, PowerPoint ou Excel. Et encore, j'oublie de parler des jeux pour lesquels les smartphones sont un peu justes, les ordis trop lourds. Une fois de plus, Apple attaque là où on ne l’attend pas (principe stratégique pourtant simple…) et invente un nouveau rapport à la technologie.
On va voir si le pari sera gagné. A 1000 $, c’était difficile. A la moitié, l’objet devient terriblement attractif. Et surtout il ne fera baisser que marginalement les ventes d’iPhone/iPod et de macbook (pro ou non). Il devrait s’insérer harmonieusement dans nos usages et préparer le futur. Celui des interfaces tactiles généralisées.
L’usage dans le secteur de l'Education pourrait être extraordinaire. Pas en France bien sûr, où le conservatisme et l’ignorance rejettent toute innovation qui améliorerait grandement l’efficacité du système (cf. notre projet Education 21 et sa triste suite…). A l’étranger peut-être.
Le portage de la suite bureautique iWork me semble absolument fabuleux. Là encore, on part de l’analyse des usages. De quel type d’outils peut-on encore avoir besoin sur une tablette ? Microsoft Word complet : trop lourd. Excel ? Idem. Le rêve serait d’avoir des logiciels complètement tactiles, rapides et pratiques pour traiter de toutes une série de petites tâches : rédiger un petit bulletin bien mis en page, un texte d’accompagnement de ses photos, un petit compte rendu financier, et pour certains, comme moi, concevoir rapidement une petite présentation Keynote (type Powerpoint).
En plus, à l’instar de l’iPad, les tarifs sont incroyables : j'aurais aimé les commentateurs s’en étonner. Au lieu des centaines d’euros d’Office, on a les trois logiciels pour 30 $, ou 9,99 $ chacun. Des prix initiés par les App Store et qui sont les seuls susceptibles de dissuader le piratage. Certes Pages n’est pas Word, mais, pour ce qui me concerne, il me permet de rédiger des tas de Lettres professionnelles, des invitations, des programmes de très bonne qualité, et à ce titre il remplace facilement Word et une grosse partie des fonction de… inDesign (eh oui, c’est fou, mais c’est l’exacte vérité…). Alors, se dire que je vais pouvoir m’en servir avec une interface incroyable pour 10$, il y a de quoi être excité !!
Je les attends avec impatience.
Une philosophie de l’innovation
C’est ainsi, conclut Jobs, qu’Apple garde sa force de concevoir des produits tels que l’iPad.
Wifi, 3G et autres objections
La question, ne se pose plus. En bonne réflexion sur les usages, Apple offre toutes les combinaisons possibles, de la moins chère (16 GO - Wifi : 499 $) à la plus chère (64 G0 - Wifi + 3G : 829 $). Chacun choisira en fonction de ses besoins. Le marché essentiel est évidemment un usage domestique dans un flux Wifi. N’oublions pas non plus que la France est très en retard sur la couverture Wifi gratuite (ou très peu onéreuse), ce qui change la donne. Si on a vraiment besoin du 3G parce que l’on voyage énormément, il suffira (!) de négocier avec son opérateur. Voir ce que je disais à propos des cartes jumelles, seule solution élégante pour ceux qui ont déjà un smartphone. On verra ce que nos opérateurs proposeront. La balle sera dans leur camp. Moi, ce sera un wifi.
L’absence de webcam peut être plus gênante dans certains cas, si on transforme l’iPad en miniordinateur posé sur son dock ou sur son (bel) étui. Il est clair que la version 2 (courant 2011) la proposera avec une mémoire doublée, le tout au même prix voire plus bas. Et après ?? Pourquoi se priver pour attendre toujours la suite alors que la magie est déjà là ? En achetant un produit dès sa sortie, on gagne un ou deux ans de vie avec. N’est ce pas l’essentiel ?
Le multitâche. A ceux qui ne l'auraient pas remarqué, il y en a déjà un ! On peut parler au téléphone en regardant son calendrier ou son carnet d’adresse. L’excellent Avertinoo pour iPhone ne fait-il pas quatre choses à la fois (analyse GPS, connexion permanente au web et diffusion de musique via iTunes, sans oublier la veille téléphonique ou la réception des emails….).
Les autres fonctions du multitâches restent marginales, c’est un autre usage que son ordi !
C’est vrai qu’il existe des PC en tour très très très puissants. Et alors ? Pour quoi faire, sauf des usages très cibles (programmes scientifiques ou jeux).
A mes yeux, et sous réserve de voir la réalité, le seul reproche tiendrait peut être à l'agenda. S’il est aussi mauvais que celui de l’iPhone, inutile de l’agrandir ! Ce qu’il faut, c’est une gestion des rendez vous avec le doigt ! J’espère qu’il ne faudra pas attendre trop longtemps pour l’obtenir si elle n’y est pas déjà.
Une autre suggestion ? Un vrai glossaire pour ne pas retaper sans cesse les mêmes mots ! Richard Ettore (Tapit4me dort il ??).
A part ces critiques, je ne vois pas quoi ajouter.
Si vous en avez, n’hésitez pas à le faire savoir.
Vous pouvez réagir sur un blog associé à ce site.
Voir aussi le numéro de Challenges (4/2/2010) avec Steve Jobs en Une et un dossier sur l’iPad qui va dans le même sens que les analyses défendues ici.
Voir aussi la Une de Time (1/04/10) c’est la septième !!! consacrée à Steve avec de beaux portraits et un article original.