Le four à pain

LE MAS DE L’ESPINAS

 
 

Le four à pain n’était pas visitable depouis des années. Le sol était cassé et on risquait une entorse en y entrant. En plus, il nous servait de lieu de rangement (ou plutôt de débarras !!).


Le nouveau dallage et de nouvelles questions…


Depuis bien longtemps, nous avions l’intention de redaller son sol, plus que dangereux. En 2020, grâce au talent de Laurent Antuna, l’auteur du porche nord et de nombreux autres travaux depuis des années, il y fut enfin rémédié avec une reprise totale en opus incertum. 




En démontant, ce fut l’occasion d’imaginer une nouvelle hypothèse quant à la tourelle de défense de la maison (datant au moins du XVème siècle) : il se pourrait que le sol ancien n’ait pas été un dallage mais un pavage, ce qui laisserait penser que le rez de chaussée de la tourelle servait de passage avec une porte extérieure à l'emplacement de l’actuel four à pain, ce qui était assez classique dans les constructions fortifiées. Un mur d'enceinte et un portail massif flanqué d’une tourelle dotée d'une porte d’entrée pour le passage des personnes.

Laurent en a tenu compte en récupérant le maximum de pierres de ce pavage dans le nouveau dallage qu'il a reconstitué et dont les visiteurs des journées du Patrimoine 2020 ont eu la primeur.


Ci dessus le plan classique d’une voûte en cul de four hémisphérique.




 

Une (re) découverte : la voûte en marguerite…

Certes, nous la connaissions, mais Laurent l’a découverte et nous a fait redécouvrir son importance et son caractère d'exception.  Un four normal présente une voûte justement dénommée en «cul de four», c’est-à-dire semi hémispérique, assez classique.

Le four de l’Espinas se révèle peut-être aussi exceptionnel que les autres éléments architecturaux de la maison (porches à crossettes, chanfreins et retours d’angle, voûte troncônique, cachette, etc.) car il est à marguerite.

Cette forme de voûte est fort rare et ne se rencontre que dans les édifices comme les abbayes ou certains châteaux.

Curieusement, on la retrouve dans des plans de fours à pizzas traditionnels…

Celle de l’Espinas est à onze pétales trapézoïdales  irrégulières avec un cœur magnifiquement taillé. Les arcs concentriques s’alignent dans un bel entrelacemenst des joints avec la conservation des trapèzes jusqu’à la périphérie.




Une fois de plus la question rituelle se pose : pourquoi ce qui n’est qu’un simple ferme concentre-t-elle autant d'éléments exceptionnels ?

Et une fois de plus, aucune réponse à cette lancinante question.