Djéser- djéserou ou le Sublime des sublimes est le nom d’origine de ce tempe miraculeux, construit à flanc de montagne. Là aussi, c’est un choc. Mais d’une autre nature. On a l’impression en arrivant qu’il est neuf. Et cette impression étrange se confirme quand on le survole. On dirait une maquette tellement ses proportions sont parfaites !

De fait, en le visitant on découvre son élégance.


Hatchepsout a une histoire singulière. Née vers -1500, elle régna 23 année en tant que Pharaon doté des pleins pouvoirs alors qu’elle était femme. Son règne fut extraordinaire et les travaux qu’elle ordonna ont marqué le Nouvel Empire. Sion temple en premier lieu mais aussi Karnak où elle fit tailler et ériger deux superbes obélisques en un temps record, la légende affirme que ce fut en sept mois, la Reine conduisant elle même le convoi transportant les énormes blocs.

Elle ouvrit aussi une voie d’échanges avec le pays de Pount, certainement l’Ethiopie parce que l’Egypte avait grand besoin d’encens pou ces cérémonies.

Le Temple raconte toute son histoire avec des bas reliefs extraordinaires, de vraies bandes dessinées pour certains d’entre eux.

Les sculptures racontent la naissance divine de Hatchepsout. Sa mère, une des épouses du Pharaon Thoutmosis 1er devint enceinte du dieu Amon qui prit les traits de son mari. La filiation divine de Hatchepsout était ainsi assurée. C’était une des conditions pour régner. Son nom sacré fut Mat-kâ-Râ, c'est-à-dire « l'Harmonie universelle est l'énergie de la Lumière divine ».

Sur sa vie, on lira avec intérêt ce qu’écrivit Christiane Desroches-Noblecourt : « Elle n'est encore qu'une jeune patricienne thébaine quand son père, un valeureux général, accède au trône sous le nom de Thoutmosis Ier. Devenue princesse royale, elle suit le roi dans ses déplacements et elle est présentée par lui comme son héritière à tous les gouverneurs du pays. Brillante, intelligente, elle sait charmer. Pourquoi ne succéderait-elle pas à son père puisque, en Egypte, aucune loi n'interdit à une femme de régner? Or, peu avant sa mort, Thoutmosis, contre toute attente, lui fait épouser un des trois fils qu'il a eus d'une épouse secondaire. Mariée à son demi-frère, le futur Thoutmosis II - "un oisillon dans son nid", dira-t-on de ce garçon sans doute un peu débile -, Hatshepsout, malgré les qualités qui lui sont reconnues, n'est pas reine, elle n'est que la Grande Epouse royale. Mais le nouveau roi meurt, trois ans après son avènement. Va-t-elle enfin monter sur le trône? Non, elle fait couronner et sacrer un enfant de cinq ans, un autre Thoutmosis, troisième du nom, un fils que son mari avait eu d'une concubine. Elle s'efface derrière ce neveu et devient simple régente. Il lui faut justifier de manière irréfutable ses droits au trône et occulter ses origines patriciennes de simple mortelle, fille d'un général et de son épouse. La fameuse Théogamie représentée sur les reliefs de son temple jubilaire de Deir el-Bahari nous montre comment le dieu Amon, c'est-à-dire "le Caché", cette force incommensurable et toute-puissante, devient le géniteur de Hatshepsout en choisissant par l'intermédiaire de son émissaire Thot, le dieu de l'Intelligence, celle qui sera la mère de la future reine et qui apprendra, de la bouche de Thot encore, qu'elle enfantera la fille d'Amon. Voilà, soit dit en passant, qui rappelle furieusement l'Annonce faite à Marie dans les Evangiles !»


Les nombreux martelages de ses représentations sont attribués à son neveu Thoutmosis III. En fait, les martelages sont incomplets et il n’a pas rasé le temple de Deir el-Bahari en se contentant de bâtir le sien, plus modeste à côté. Il semble qu’il ait voulu assurer la continuité avec Toutmosis 1 en réduisant la place de Hatchepsout et de Thoutmosis II. Mais ceci reste à voir. Pour Christiane Desroches-Noblecourt : «Hatshepsout a dédramatisé la religion égyptienne. Son temple de Deir el-Bahari est ouvert à tous. Or, traditionnellement, on n'entrait pas dans les temples, conçus comme des forteresses auxquelles n'avaient accès que le roi et les prêtres (…) Le clergé d'Osiris n'a pas supporté cette mise à l'écart et il est probable qu'il est derrière les martelages des effigies de la reine


Quoi qu’il en soit,le temple de Hatchepsout est une vraie splendeur.




Matériel : Nikon D3S, zoom 14-24 mm f:2,8 et autres optiques Nikon f:2,8/180 mm, f:1,4/50 mm, f:2,8/105 mm, f:1,4/35 mm.




 
Le Temple d’Hatchepsout
Deir el-Bahari