ASSURER L’AVENIR  DU MOUVEMENT EN MARCHE !



 
 

6. EM a le courage de défendre des positions pas toujours bien vues ou comprises de nos concitoyens comme ses déclarations à propos de la présence française en Algérie ou des djihadistes français.  Il sait ne pas suivre l’opinion servilement. Il ne faudra pas qu’il l’oublie et continue d’en prendre tous les risques, quitte à prendre le temps de l’explication.

7. EM a déclaré posséder une bonne distance vis-à-vis de l’actualité et des traitements médiatiques sans aller jusqu’à la « passion de l’indifférence » que Robert Guédiguian avait attribué à François Mitterrand dans le Promeneur du Champ de Mars en 2004.


Que l’on soit d’accord ou pas avec tout ou partie de son programme, et s’agissant d’élire un président de la République, ceci devrait faire réfléchir celles ou ceux qui pensent encore s’abstenir. Qu’ils pratiquent eux aussi leur examen de conscience et mette un peu à distance leurs passions.


Comment conforter une victoire présidentielle en victoire législative ?


Des quatre scénarios possibles (majorité absolue pour En Marche !, coalition d’idées, cohabitation avec les Républicains, ou cohabitation avec le FN), comment favoriser le premier et dans une moindre mesure le second ?

Ce seront les accords de désistement entre les deux tours qui détermineront le profil de la future Assemblée Nationale. L’incertitude viendra du grand nombre de triangulaires et de quadrangulaires qui risquent de se produire.

Si on prend le cas d’un candidat En Marche ! (qui pourra s’appeler Majorité présidentielle) opposé à un seul autre candidat, pas de problème, la démocratie tranchera. Et les électeurs donneront vraisemblablement au président élu une majorité cohérente.

Mais, si ce candidat présidentiel se trouve dans une triangulaire avec un FN et un LR ou un PS, il faut que des accords de désistement clairs aient été annoncés, quitte à perdre et laisser gagner le pire. Il sera très difficile de gérer le cas par cas avec des désistements penchant tantôt à droite ou tantôt à gauche… D’où l’importance d’une vision, d’un engagement clairement présenté et d’une prise de risques bien calculée.

S’il s’agit d’une quadrangulaire, la situation sera encore plus complexe mais elle devra répondre à la même exigence.

La culture politique de notre pays se situe depuis toujours dans l’opposition frontale, nous ne connaissons pas le compromis à l’allemande, d’où l’extrême difficulté, pour un mouvement aussi radicalement nouveau, de rassembler une majorité.

Et pour l’avenir plus lointain, mettons à dix ans, soit nous aurons évolué vers un rejet des extrêmes et des solutions démagogiques avec un débat plus policé et profitable aux Français, soit nous retrouverons des oppositions idéologiques violentes qui nous feront retourner en arrière.

C’est tout l’enjeu des votes qui nous attendent mais aussi, pour une fois, une certaine exaltation d’accompagner une nouvelle page de notre histoire.

4 mai 2017 - Envoyé aux Echos




Le débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron a eu moins un mérite : montrer que le « jeune candidat » a de l’étoffe pour l’avenir.

Comment mieux assurer celui ci en juin ?


Les qualités présidentielles d’Emmanuel Macron révélées par le débat


On passera sur la compétence proprement technique vis-à-vis des dossiers. A ce niveau, elle devrait être évidente. On a vu que ce n’était hélas pas réciproque.


1. EM possède le mental pour résister à des situations difficiles, ce sera bon pour les négociations intérieures, face aux résistances de tous ordres que ses réformes ne manqueront pas de susciter lors du « troisième tour social » et aux rencontres extérieures avec des dirigeants aimables et aussi compréhensifs que Mme May, MM. Poutine, Trump, Erdogan et quelques autres… On pourrait juste objecter qu’il ne devrait pas abuser avec eux des termes bien choisis qu’il a utilisés contre Mme Le Pen. Il est vrai que ceux ci sont quand même autrement plus entraînés que celle la.

2. EM a la hauteur de vue nécessaire à un président.  Il parvient à articuler une vision à long terme, des considérations techniques ou budgétaires en se référant avec justesse à l’histoire de France et à l’identité multiple de notre pays. Peut-être lui faudra-t-il encore mieux la rappeler et l’affiner pour montrer qu’il lui reste fidèle au fil de son mandat et des difficultés rencontrées.

3. EM n'est pas arrogant alors que dans ce débat tout pouvait le conduire à l'être face à une adversaire aussi incompétente que vindicative. Il devra quand même poursuivre le travail sur lui qu’il a déjà considérablement dû mener pour en arriver à résister à des attaques incessantes et stériles. Ses connaissances philosophiques devraient lui assurer l’humilité nécessaire pour douter intérieurement de ses propres certitudes et mieux rassembler.

4. EM a clarifié quelques points bien utiles pour notre pays comme l'abrogation de certains dispositifs angéliques et irréalistes de la loi Taubira. Il a été très clair. On peut espérer qu’il le mettra rapidement en pratique sans sombrer dans les atermoiements bureaucratiques. Sa créativité économique, si marquante, devait être appelée en renfort vis-à-vis des questions juridiques ou sociétales.

5. EM a affiché des engagements forts contre le terrorisme sans pour autant réduire le débat à une caricature.  Sa culture philosophique, judicieusement non mise en avant lors de ce débat, lui sera indispensable pour mettre à distance les solutions hâtives ou irréfléchies qu’on ne manquera pas de lui proposer. Là encore, il devra pratiquer le doute hyperbolique cartésien.