Bopa et le lac Ahémé

 
 

Notre descente vers le sud du Bénin allait bientôt s’achever avec une étape le long du grand lac Ahémé et la ville de Bopa (80 000 habitants).

Notre guide local, Brice, ancien philosophe et enseignant, devenu couturier puis agriculteur allait nous faire découvrir son terroir à la terre très riche et aux possibilités agricoles énormes.

Comme avec chacun de nos guides, tous recrutés par Laurent Viart (Sadidi) ce furent des échanges très riches, sur l’histoire de son pays bien sûr, mais aussi sur les philosophes, qu’il avait étudiés et enseignés.

Parler des maximes de Kant en avançant dans la brousse restera un grand souvenir de ce périple !

Merci Brice.






 

Mais ce n’est pas tout, quantité d’autres sujets furent abordés comme une fois de plus la question du développement, du progrès technique et de l'emploi. Sa qualité de philosophe nous permit de revenir avec profit sur cette interrogation lancinante. Brice est la preuve vivante que l’on peut être attaché à ses racines, mais aussi sans cesse dans l’innovation.

C’est ainsi qu’il a constitué un superbe domaine agricole avec des plantations de bon rapport parce que vendues en ville comme des bananes plantain, des orangers ou du laurier qu’il a réussi à acclimater au prix de mille difficultés et d'encore plus de ruses.

Lorsque je lui ai dit comment je m’y prenais avec nos orangers pour les chauffer en récupérant - à l’africaine - des résistances de nécessaires à fondue ; il trouva l’idée envisageable pour chauffer ses poussins car il a aussi une basse cour exemplaire.

Il a également entamé un forage. Au moment de notre passage, il en était à 27 mètres et espérait trouver la nappe à 30 mètres…

Avec lui, nous fimes une visite de Bopa en parlant d’architectutre ou d’urbanisme et des coutumes locales.

A propos de coutumes, il nous avait réservé une surprise : aller voir des paysans qui faisaient tourner leur alambic et qui nous invitèrent à déguster leur alcool tout frais sorti du bec !!

Naturellement, nous ne nous sommes pas découragés et avons bu à la rasade une gorgée de cet alcool de palmier.

Beaucoup moins fort que ce que nous craigniions. Et assez sucré donc plutôt agréable. Sans pour autant oser en redemander !

Pour qui serions nous passés si nous avions refusé ce présent ?

A la question de savoir si les femmes en buvaient, tout l’assistance s’esclaffa et les femmes présentes déclarèrent que bien sûr que oui.

Ceci donnerait envie d'étudier le vrai statut de la femme dans une société animiste. Certes, c’est une «reproductrice» (pardon pour le mot, mais il correspond bien à la réalité perçue, telle que l'illustrent  d’innombrables statues), mais cette «fonction» assure beaucoup de privilèges, au moins pour les ainées et un pouvoir réel et redouté, bien mis en évidence dans la cour d’Abomey.


Comme dans tous les villages, il y avait un quartier de couturiers, facile à reconnaitre aux machines qui trônaient un peu partout.


Un luxe africain ?!

Ce fut l’occasion de dire que les Africains, au moins sur l'habillement, vivent dans le grand luxe !

Devant l'incompréhension de Brice et d’Achille, je leur révélai que nous, en Europe, achetions nos chemises en confection et que de ma vie, je ne m’étais jamais fait faire à ce jour de chemise sur mesure !

Et de fait, Achille arbore de magnifiques chemises mieux ajustées que les miennes !…

Ce fut l’occasion de grands éclats de rire et de fraternité partagée.

C’est aussi le but de voyages dans ces pays : croiser des êtres humains que l’on voudrait retrouver tellement ils exhalent de l’empathie.



Matériel : Nikon D4, Nikkor 105mm f:1,4, 14/24 mm f:2,8.


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